166794

(2007) Methodos 7.

L'ontologie du négatif

Dans la langue n'y a-t-il vraiment que des différences ?

Patrice Maniglier

Aucune thèse n’a plus contribué à l’écho philosophique des linguistiques structurales, que la célèbre phrase de Saussure : « Dans la langue, il n’y a que des différences, sans terme positif. ». C’est aussi l’une des plus critiquées : le caractère différentiel du signe ne tiendrait-il pas, tout simplement, à ce que le langage est un moyen limité devant communiquer des messages en nombre illimité (cf. Jakobson, Martinet, puis V. Descombes ou Th. Pavel) ? On montre ici que cet évitement de la question ontologique a pourtant un coût théorique : il oblige à adhérer à une conception fonctionnaliste du langage et à une sémantique référentialiste. De plus, contrairement à l’interprétation habituelle, seuls signifiant et signifié séparément sont différentiels ; le signe en totalité, lui, est positif. A travers une relecture de Bergson et Hegel, on montre que la notion de différence qualitative pure est philosophiquement intenable, et on s’efforce de reconstituer la théorie de la valeur à travers la distinction entre différence et opposition. Il en ressort une conception différente de l’idée selon laquelle ce qui caractérise l’espèce humaine, c’est sa capacité symbolique.

Publication details

DOI: 10.4000/methodos.674

Full citation:

Maniglier, P. (2007). L'ontologie du négatif: Dans la langue n'y a-t-il vraiment que des différences ?. Methodos 7, pp. n/a.

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